CA Yoroté, B Traoré, MKT Touré, A Traoré, MB Dao, SA Beye, B Diallo, OS Coulibaly, M Dembélé, T Traoré, K Sidibé, M Keita, D Dakouo, K Niambélé
31-Jan-2025
Introduction : La prise en charge anesthésique des hémorragies obstétricales est un défi pour les anesthésistes réanimateurs par le pronostic vital maternel sombre. Cette entité est fréquente, elle constitue une urgence qui nécessite la collaboration multidisciplinaire entre les anesthésistes-réanimateurs, les gynéco-obstétriciens, les biologistes, le centre de transfusion et la radiologie interventionnelle. Objectif : Etait d’évaluer la prise en charge anesthésiologique des hémorragies obstétricales. Méthodologie : Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive sur une période de 18 mois (1er janvier 2023 au 30 juin 2024). Les patientes incluses ont été celles ayant bénéficié une anesthésie pour une hémorragie obstétricale. Résultats : Durant la période d’étude 2573 actes anesthésiques pour pathologies obstétricales ont été réalisés parmi lesquels 238 cas d’anesthésie pour hémorragie obstétricale soit 9.2%. La moyenne d’âge de nos patientes était de 27.9 ± 28 ans avec des extrêmes de 15 et de 45 ans. La tranche d’âge de 17-29 ans représentait 50.4% (n=120). Les femmes au foyer et les élèves/étudiantes représentaient respectivement 56.3% et 15.1% des cas. L’hémorragie obstétricale concernait dans 46.2 % (n= 110) les paucipares. Un antécédent d’hypertension artérielle gravidique était rétrouvé chez 7.6% et de césarienne chez 4.2% des patientes. Les causes des hémorragies étaient : l’hématome rétro placentaire (HRP), le placenta prevea (PP) respectivement dans 59.2% (n=141) et 23.5% (n=56) suivis de la rupture utérine 10.1% (n=24) de la déchirure du col et du périnée dans 5.1% (n=12). L’anesthésie générale a été la technique de choix dans 77.3 % des cas. Le type d’induction était à séquence rapide avec utilisation de célocurine dans 82.6%. La kétamine était l’hypnotique de choix dans 79.3 % des cas suivie du propofol dans 12.0% des cas. L’hypotension artérielle (0.9%), la tachycardie (12.6%) et l’arrêt cardiorespiratoire étaient les événements indésirables en peropératoire chez 5 patientes. Dans le but de prévenir et de traiter l’hypotension artérielle, l’éphédrine était utilisée en bolus avec une moyenne de 5.6 ± 3.0 mg et des extrêmes de 3 et 30 mg. Le recours aux catécholamines pour rétablir et maintenir la pression de perfusion, la noradrénaline et l’adrénaline étaient utilisées en perfusion continue à la pousse sérique électrique (PSE) respectivement chez 18 et 12 patientes. La transfusion de produits sanguins labiles était réalisée en peropératoire dans 24.4 % (n=58). Le besoin transfusionnel n’était pas couvert dans 49.6% (n=118) des cas. Deux (2) patientes sont décédées en peropératoire soit une mortalité de 0.8%. Le transfert en réanimation après l’intervention avait concerné 28.2% (n=67) des patientes. La létalité en réanimation était de 13 patientes soit 19.4%. Conclusion : L’anesthésie pour l’hémorragie obstétricale est fréquente dans notre structure. La gestion de ces hémorragies obstétricales nécessite une collaboration multidisciplinaire.
Anesthésie, Hémorragie Obstétricale, Ségou